En s’associant à Oakley, une autre marque phare du groupe EssilorLuxottica, Meta ne fait pas que décliner son produit ; il l’adapte à une cible entièrement nouvelle et exigeante : les sportifs. Le choix d’Oakley est tout sauf anodin. La marque est synonyme de performance, de robustesse et d’innovation dans le milieu sportif depuis des décennies.

En baptisant ce nouveau modèle Oakley Meta HSTN, la firme envoie un message clair : il ne s’agit pas d’un simple gadget, mais d’un véritable équipement de performance qui intègre l’intelligence de Meta. Cette stratégie permet de capitaliser sur l’image de marque extrêmement forte d’Oakley pour toucher une communauté qui ne se serait peut-être jamais intéressée aux Meta Ray-Ban, jugées trop « lifestyle ».

Le teaser du 16 juin sur Instagram, suivi de l’annonce officielle et du choix de Kylian Mbappé comme égérie en France, confirme une offensive marketing puissante, calculée pour marquer les esprits juste à temps pour la saison estivale. Ces « lunettes performance et IA », comme les nomme Meta, sont la démonstration d’une stratégie mature qui vise à normaliser la présence de la technologie dans nos accessoires les plus personnels.

☀️ Design et conception pour l’action

Le design des Oakley Meta HSTN est une fusion entre l’ADN d’Oakley et les contraintes technologiques de Meta. La base est la monture HSTN, un modèle déjà populaire de la marque, reconnaissable à ses lignes angulaires et à son style audacieux. Cependant, pour intégrer l’électronique, les branches ont été visiblement épaissies. C’est là que réside tout le savoir-faire des ingénieurs : réussir à loger les batteries, les haut-parleurs, les processeurs et les capteurs sans dénaturer la ligne générale ni créer un produit trop lourd ou déséquilibré, un critère essentiel pour une utilisation sportive.

Le résultat est un look résolument plus sportif et voyant que celui des Ray-Ban, mais qui évite de tomber dans l’excès. La véritable star, c’est bien sûr le verre. Oakley intègre sa technologie emblématique PRIZM, réputée pour sa capacité à améliorer les couleurs et les contrastes, permettant aux athlètes de mieux percevoir les détails de leur environnement. C’est un avantage fonctionnel majeur par rapport à des verres classiques.

Les sept versions annoncées offrent une polyvalence intéressante, allant des verres polarisés pour la forte réverbération (comme le modèle Deep Water pour les sports nautiques ou le 24K doré de l’édition limitée) aux verres Transitions qui s’adaptent à la luminosité, permettant de passer d’un sous-bois à un champ ensoleillé sans changer de lunettes. L’intégration d’un modèle à verres transparents est maligne, ouvrant l’usage des lunettes en intérieur ou pour des sports comme le vélo de nuit.

⚔️ Fonctionnalités : plus loin, plus net, plus longtemps

Sur le papier, les Oakley Meta HSTN héritent de toutes les fonctionnalités qui ont fait le succès de leurs cousines Ray-Ban. On retrouve la capture photo en 12 Mégapixels, les haut-parleurs à conduction ouverte dissimulés dans les branches pour écouter de la musique ou passer des appels sans se couper du monde, et l’intégration de l’assistant Meta AI. Ce dernier permet, par commandes vocales, de poser des questions, d’identifier des objets ou de traduire des conversations. Mais la véritable évolution se situe sur trois axes majeurs, pensés pour le sport.

Premièrement, la caméra. On passe d’une vidéo Full HD (1080p) à une résolution 3K (1620p). Ce bond qualitatif n’est pas un détail : il positionne les lunettes comme une concurrente directe des caméras d’action d’entrée de gamme de marques comme GoPro ou Insta360. L’idée est de permettre aux utilisateurs de capturer leurs exploits (une descente en VTT, une figure en skateboard, une vue depuis un sommet) avec une qualité d’image supérieure, prête à être partagée sur les réseaux sociaux.

Deuxièmement, l’autonomie. C’est le nerf de la guerre pour un appareil nomade. Meta a réussi à doubler l’autonomie en utilisation, passant de 4 à 8 heures sur une seule charge. C’est considérable. Cela couvre une journée de randonnée, une longue sortie à vélo ou plusieurs sessions de sport. L’étui de recharge, qui sert aussi de protection, étend cette autonomie à un total de 48 heures, contre 36 pour les Ray-Ban.

Enfin, bien que Meta reste discret sur ce point, l’indice de protection IPX4 est maintenu. Cela signifie une résistance aux éclaboussures et à la sueur, ce qui est un minimum pour un usage sportif, mais exclut les sports nautiques où une immersion est possible. C’est une limitation à connaître.

⚖️ Comparatif : Oakley Meta HSTN vs Meta Ray-Ban

Au-delà du tableau, la différence fondamentale réside dans la philosophie du produit. Les Meta Ray-Ban sont conçues pour être discrètes, pour s’intégrer dans un quotidien urbain. Les Oakley Meta, elles, assument leur nature technologique et sportive. Elles sont un outil de capture et de performance autant qu’un accessoire de mode. L’investissement supérieur de plus de 100 euros se justifie principalement par la caméra 3K et l’autonomie doublée, deux arguments de poids pour la cible visée.

✍️ Date de sortie, prix et versions disponibles

Annoncées le 20 juin 2025, ces lunettes seront disponibles à partir du 11 juillet.

La stratégie vise à créer l’événement avec une édition limitée avant de rendre les modèles plus standards accessibles. Voici le calendrier et la gamme complète annoncés :

• Édition Limitée (11 juillet 2025) : Le modèle Oakley Meta HSTN avec une monture aux accents dorés et des verres PRIZM 24K Polarized, au tarif de 549 euros. C’est le modèle de lancement, porté par l’image de Kylian Mbappé.
• Gamme Standard (disponibilité courant de l’été 2025) : Six autres modèles seront proposés au tarif unique de 439 euros.
  • Warm Grey avec verres PRIZM Ruby
  • Black avec verres PRIZM Polar Black
  • Brown Smoke avec verres PRIZM Polar Deep Water (pour les sports aquatiques)
  • Black avec verres Transitions Amethyst
  • Clear avec verres Transitions Grey
  • Black avec verres transparents (pour un usage en intérieur ou de nuit)

Cette segmentation tarifaire et la variété des verres montrent une volonté de couvrir un large spectre d’activités sportives et de conditions lumineuses.

A retenir sur les Oakley Meta HSTN

• 7 différents versions
• Début des ventes le 11 juillet 2025
• Prix de vente à  partir de 549 €
• Caméra vidéo 3K (1620p) : Une qualité d’image supérieure pour capturer des vidéos nettes.
• Capture photo 12 Mégapixels : Pour des photos détaillées.
• Autonomie étendue : 8 heures d’utilisation sur une seule charge, et jusqu’à 48 heures au total avec l’étui de recharge.
• Audio à conduction ouverte : Des haut-parleurs intégrés dans les branches pour écouter de la musique ou téléphoner tout en restant conscient des sons environnants.
• Assistant Meta AI : Contrôle vocal pour poser des questions, traduire, identifier des objets, etc.
• Design et verres Oakley : Monture basée sur le modèle HSTN et technologie de verres PRIZM pour améliorer les couleurs et les contrastes.
• Étanchéité IPX4 : Résistance à la sueur et aux éclaboussures, adaptée à la plupart des activités sportives (hors immersion).
• Recharge via étui de transport : L’étui fourni sert à la fois de protection et de batterie externe pour recharger les lunettes.

💡 La stratégie de Meta : normaliser pour mieux préparer l’avenir

L’arrivée des Oakley Meta n’est pas une simple diversification de produit, c’est une pièce maîtresse dans la stratégie à long terme de Meta. L’objectif est double. À court et moyen terme, il s’agit de normaliser le port de technologie sur le visage. En s’associant à des marques iconiques et culturellement acceptées comme Ray-Ban et Oakley, Meta contourne le principal obstacle rencontré par les Google Glass : le rejet social. On n’achète pas des « lunettes Meta », on achète des Ray-Ban ou des Oakley qui, en plus, embarquent de la technologie. C’est une nuance psychologique fondamentale. Cette approche permet d’habituer le public à interagir avec une IA, à capturer son quotidien et à utiliser des commandes vocales via un accessoire de mode.

À long terme, ces lunettes sont des précurseurs. Elles sont le « cheval de Troie » préparant le terrain pour la véritable révolution que seront les lunettes de réalité augmentée (AR). Les rumeurs persistantes, y compris celles mentionnées dans les documents internes de Meta, parlent d’une prochaine génération qui intégrerait pour la première fois un micro-écran dans le champ de vision. Les Oakley Meta servent à roder la technologie, à affiner l’ergonomie, à comprendre les usages et, surtout, à construire l’écosystème logiciel (notamment autour de Meta AI) qui sera indispensable lorsque les véritables lunettes AR arriveront. En segmentant le marché (lifestyle avec Ray-Ban, sport avec Oakley), Meta collecte des données d’usage précieuses sur différentes cibles, ce qui lui permettra d’affiner ses futurs produits. Chaque paire vendue aujourd’hui est un utilisateur de plus qui s’acclimate à un futur où l’information numérique se superposera à notre vision du monde réel.