Gravity serait-elle la réponse française face au quasi-monopole du duo Google-Facebook sur le marché de la publicité en ligne ? par Rodolphe Degandt consultant formateur
Gravity la plateforme Ad exchange française SEA
Une centaine de médias internet (Amaury, Prisma Media, Centre France La Montagne, Condé Nast, L’Équipe, La Dépêche, La Nouvelle République, Lagardère Active, Le Télégramme, Les Échos, Le Parisien, Marie-Claire, M6, NextRadio TV, le groupe Perdriel, SoLocal et Sud-Oues), mais aussi l’e-commerçant, Fnac-Darty, et l’opérateur télécom, SFR, se regroupent pour proposer aux annonceurs une offre plus ciblée. À noter l’absence du Figaro-CCM Benchmark et Le Monde.
On retrouvait déjà en septembre 2012, Amaury Médias, Figaro Medias, Lagardère Publicité et TF1 Publicité dans le lancement de la plateforme ad-exchange La Place Media. Ce projet n’avait pas ralenti la montée des deux géants américains dans notre hexagone.
Sommaire
Alors quelle promesse nous fait Alliance Gravity pour révolutionner le marché français du SEA ?
- Une centaine de sites disponibles pour diffuser vos annonces.
- Une audience quotidienne totale de 16 millions de visiteurs (44 % de l’internet français).
- De la big data pour permettre un ciblage qualitatif. Gravity annonce agglomérer plus de 10 milliards de données par mois auprès de ces éditeurs.
- Des informations classiques sociodémographiques et de géolocalisation. Mais aussi des critères plus innovants sur les centres d’intérêt et les intentions d’achats des internautes
Encourageant, mais pas si innovant et déjà des limites
Si l’offre de l’alliance publicitaire Gravity semble intéressante, elle ressemble beaucoup à la plateforme allemande Emetriq lancée il y a un an. Le défaut principal repose sur ses fameuses data et leur pertinence. Elles sont collectées par des cookies placés sur les sites des éditeurs. Mais elles ne sont pas enrichies des informations plus personnelles et précises des internautes qui auraient des comptes ouverts sur les différents médias.
De plus, ces données ne permettent pas une identification unique et un croisement des informations suivant la navigation d’un utilisateur. Alors que Google peut le faire avec les login Gmail, et Facebook avec son ID pour tous les internautes connectés à son réseau social.
À noter qu’il existe une limite à l’efficacité des cookies avec le développement de plus en plus fort des bloqueurs de publicités (Adblock).
Enfin, Facebook avec ses 70 % des utilisateurs actifs d’internet aura bien du mal à perdre de son intérêt pour les annonceurs. Et n’oublions pas Google qui verrouille le marché du search, avec plus de 93 % des recherches faites sur son moteur maison.
Gravity c’est pour quand ?
Une version bêta sera proposée dès septembre, avec un lancement officiel prévu sur novembre. L’ensemble des fonctionnalités en libre service sont programmées pour janvier 2018.
Alors faut-il adopter Gravity pour vos prochaines campagnes SEA ?
L’offre proposée à le mérite de regrouper les principaux médias français. Mais les critères de ciblage ne sont toujours pas aussi performants que l’on pourrait l’espérer en 2017. Reste à découvrir les tarifs, la facilité d’utilisation de la plateforme et le format des annonces proposées.Comme toujours pour des campagnes de SEA, rien de vaut un test réel adapté à vos objectifs afin d’analyser votre ROI.
Conclusion (sans gravité)
Si l’annonce du projet d’Alliance Gravity s’est faite le 4 juillet dernier, jour de la fête nationale américaine, faut-il y voir une volonté de rébellion à la française contre les GAFA ? J’espère bien que oui !
Besoin de développer vos compétences au référencement payant et les différentes solutions de SEA, formez-vous en fonction de votre niveau de connaissance et de vos objectifs.