Abilify MyCite : première Pilule connectée autorisée par la FDA e-santé [datedermaj]
Abilify MyCite, la première Pilule connectée autorisée aux États-Unis
Sur le marché des objets connectés de l’e-santé, les innovations s’accélèrent et les autorités commencent à s’engager. Ainsi, aux États-Unis, la Food and Drug Administration a autorisé la commercialisation de l’Abilify MyCite : la première pilule connectée. La FDA est l’équivalent de l’Agence européenne des médicaments qui avec le Brexit s’installera à Amsterdam.
Le cachet digital permet de générer des données comme le moment où la pilule a été prise et la quantité absorbée. Un patch complémentaire, collé sur l’abdomen, enregistre également le niveau d’activité, les habitudes de sommeil, l’activité physique et la fréquence cardiaque.
Cette innovation est le fruit de la collaboration entre le laboratoire pharmaceutique japonais Otsuka (médicament) et du service de médecine numérique Proteus Digital Health (capteur et patch). Abilify MyCite est une pilule pour soigner la schizophrénie et les troubles bipolaires. Elle est également utilisée en traitement d’appoint pour les cas de dépressions.
La pilule est une manière de s’attaquer au problème des patients qui ne prennent pas leurs médicaments correctement. L’IQVIA estime que l’utilisation inappropriée et inutile de médicaments a coûté plus de 200 milliards de dollars en 2012. L’approbation ouvre également la porte à la numérisation des pilules qui sont utilisées pour d’autres affections que la santé mentale.
Sommaire
Comment fonctionne la pilule connectée Abilify MyCite
- Le capteur de Proteus Digital est enrobé dans les comprimées d’aripiprazole d’Otsuka (antipsychotique atypique). Le capteur « MyCite », de la taille d’un grain de sable, est composé de silicium, de cuivre et de magnésium.
- Les composants du capteur permettent d’émettre un signal électrique lorsqu’il entre en contact avec de l’acide gastrique. Cela permet de détecter et d’enregistrer la date et l’heure de l’ingestion du comprimé, ainsi que certaines données physiologiques comme le niveau d’activité.
Le délai d’activation n’est hélas pas instantané. Ainsi, la FDA précise que le délai peut varier de 30 min à 2 heures. Parfois, le système peut ne pas détecter que le médicament a été pris. Cependant, si l’application n’indique pas que le comprimé a été pris, le patient ne doit pas ingérer une nouvelle dose. - Les informations recueillies dans le Patch sont transmises par Bluetooth à l’application smartphone MyCite, sur un téléphone mobile compatible. L’app MyCite permet au patient de consulter ses données sur l’ingestion de médicaments avec son médecin. Le niveau d’activité peut également être enregistré par l’application, ainsi que la qualité du sommeil.
Inconvénient, le timbre doit être remplacé tous les sept jours. - Le patient, via l’application de son téléphone portable, peut donner ou révoquer le partage des informations avec son équipe soignante ou des membres de sa famille.
- Pour accéder aux informations partagées du patient, les personnes autorisées accèdent sur une plateforme web dédiée à des tableaux de bord sécurisés permettant de suivre l’évolution des données dans le temps.
Prix et prise en charge Abilify MyCite
Comme tout médicament, la pilule Abilify a nécessité des années de recherche et de test financés par un fonds de 400 millions de dollars. Résultat : plus de 300 brevets déposés.
Otsuka n’a pas encore indiqué le prix de vente des comprimés Abilify MyCite. Ils devraient être disponibles courant 2018, sans plus de précision sur le mini site dédié (réservé aux professionnels américains de la santé).
Le Wall Street Journal rapporte que le laboratoire négociera avec des assureurs américains pour permettre la prise en charge de ses pilules connectées.
Début de polémique lié à chaque innovation
Les experts ont toutefois exprimé des inquiétudes sur ce que la pilule pourrait signifier pour la vie privée. Certains craignent que le suivi des pilules soit un pas vers la punition des patients qui ne s’y conforment pas. Ameet Sarpatwari, un professeur de médecine à la Harvard Medical School a déclaré au New York Times que « la pilule numérique a le potentiel d’améliorer la santé publique. Mais si elle est mal utilisée, elle pourrait susciter plus de méfiance que de confiance. »
D’autres pilules connectées attendues
Le Wall Street Journal rapporte que la FDA s’attend à une série de demandes d’approbation pour d’autres pilules numériques. Un porte-parole de la FDA a déclaré qu’elle prévoyait d’embaucher plus de personnel ayant une « profonde compréhension » du développement de logiciels en rapport avec les dispositifs médicaux. Un exemple à suivre pour notre sécurité sociale et ministère de la santé.